16 octobre 2015 5 16 /10 /octobre /2015 19:52

 

Cela a le mérite d’être dit

Ou

Difficilement contestable

 

Nous savons tous que durant ces dernières années, il n’était point besoin de débattre avec un opposant au système en place pour le décrédibiliser. Il suffisait, comme le dit si bien Michel Onfray, de le diaboliser ou tout simplement de l’ignorer. Ce qui ne passe pas à la télévision n’existe pas, c’est bien connu. Cependant, un tel comportement, à force d’être systématique, est devenu à bien des égards, aux yeux de nombreux français, affreusement suspect.

C’est ainsi que l’on a pu  voir de nombreuses personnes se tourner vers internet. Bien entendu la diabolisation continue, mais en coulisse on s’agite et l’on tente de contrer ce phénomène par des méthodes dignes d’un pays totalitaire : Intimidations, procès, mensonges journalistiques etc…

De tels procédés ont eu raison de bien des dissidents. Cependant, comme le disait Nietzsche dans « Crépuscule des idoles », ce qui ne me tue pas me rend plus fort. Ainsi on peut voir, que loin d’être étouffées, certaines voix rencontrent un écho de plus en plus favorable auprès du public. 

 

Thierry Vincent & Alain Soral

 

La nouvelle arme utilisée par nos médias : l’interview malveillante. Le dernier exemple en date, l’interview de Monsieur Alain Soral par une journaliste d’Arte. J’ai pu le constater par moi-même, en comparant le reportage passé à la télévision et l’intégralité de l’interview filmée par un caméraman d’Egalité & Réconciliation. Cela relevait en tous points à de la propagande.

Mercredi dernier, « Envoyé spécial » avait pour sujet « Est-il dangereux de porter une kippa en France ? ». Honnêtement, je m’attendais à ce que cela soit confirmé. Non pas que j’abonde dans ce sens, bien au contraire, mais parce que chaque jour tout est fait pour nous le faire croire. Sans nier qu’il puisse exister en certaine occasion, le reportage de Thierry Vincent montrait qu’au quotidien l’antisémitisme n’était pas une réalité palpable. Cependant, afin de ne pas se discréditer tout à fait aux yeux du lobby tout puissant que l’on ne peut nommer, le journaliste a réalisé une interview du diable fait homme, à savoir Alain Soral en personne. A mon grand étonnement, pas de trace de cette interview dans le reportage, mais à la place la vue de quelques commentaires antisémites recueillis ici ou là sur internet. Pas très satisfaisant j’en conviens.

Que c’était-il passé ? L’antisémite « notoire » se serait-il dégonflé devant les arguments acérés de notre pourfendeur bienveillant ? 

 

À vous de comprendre pourquoi !

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15 octobre 2015 4 15 /10 /octobre /2015 14:19

 

Se battre pour la vie

Ou

La sauvegarde des privilèges

(Amira Hass) [1]

 

C’est en lisant les commentaires concernant le conflit israélo-palestinien, publiés sur le blog de mon camarade Florentin, qu’il m’est apparu intéressant de donner ici un point de vue susceptible de mieux appréhender la situation. Je vous invite donc, dans un premier temps, à relire l’article « Une question ... Quand même ! ... », publié le 26 mai 2014 sur mon blog, et de lire ensuite le constats de la journaliste israélienne Amira Hass. 

 

Amira Hass

 

En Israël, il y a des journalistes qui n’ont pas de la gadoue dans les yeux, et qui voient parfaitement ce qui se passe en Palestine. Le régime de Netanyahou a décidé d’y mettre le feu, et apparemment rien ne l’arrêtera. Est-ce parce que les carottes sont cuites en Syrie et que le projet qu’ils comptaient mettre en œuvre avec des mercenaires internationaux est en train de tomber à l’eau ?

Que nous ne remarquions qu’il y a une guerre que lorsque des juifs sont assassinés n’enlève rien au fait que des Palestiniens se font tuer tout le temps.

Oui, il y a une guerre, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avec son mandat du peuple, a ordonné qu’elle s’intensifie. Il n’écoute déjà pas les messages de conciliation et d’acceptation du Président palestinien Mahmoud Abbas dans les périodes calmes, pourquoi devrait-il les écouter aujourd’hui ?

Netanyahu intensifie la guerre principalement à Jérusalem-Est, avec des orgies de punitions collectives. Il révèle ainsi qu’Israël a réussi à déconnecter physiquement Jérusalem de la plus grande partie de la population palestinienne, soulignant l’absence d’une direction palestinienne à Jérusalem-Est et la faiblesse du gouvernement de Ramallah, qui tente d’enrayer la dérive dans le reste de la Cisjordanie.

La guerre n’a pas commencé jeudi dernier, elle ne commence pas avec les victimes juives, et elle ne prend pas fin quand plus aucun juif n’est assassiné. Les Palestiniens se battent pour leur vie, dans le plein sens du terme. Nous, juifs israéliens, nous battons pour notre privilège en tant que nation de maîtres, dans la pleine laideur du terme.

Que nous remarquions qu’il y a une guerre que lorsque des juifs sont assassinés n’enlève rien au fait que des Palestiniens se font tuer tout le temps, et que tout le temps, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour leur rendre la vie insupportable. La plupart du temps, il s’agit d’une guerre unilatérale, conduite par nous, pour les amener à dire « oui » au maître, merci beaucoup de nous laisser en vie dans nos réserves. Quand quelque chose dans l’unilatéralité de la guerre est perturbé, et que des juifs sont assassinés, alors nous accordons notre attention.

 

 

Les jeunes Palestiniens ne vont pas se mettre à assassiner des juifs parce qu’ils sont juifs, mais parce que nous sommes leurs occupants, leurs tortionnaires, leurs geôliers, les voleurs de leur terre et de leur eau, les démolisseurs de leurs maisons, ceux qui les ont exilés, qui leur bloquent leur horizon. Les jeunes Palestiniens, vengeurs et désespérés, sont prêts à donner leur vie et à causer à leur famille une énorme douleur, parce que l’ennemi auquel ils font face leur prouve chaque jour que sa méchanceté n’a pas de limites.

Même le langage est malveillant. Les juifs sont assassinés, mais les Palestiniens sont tués et meurent. Est-ce vrai ? Le problème ne commence pas avec le fait que nous ne sommes pas autorisés à écrire qu’un soldat ou un policier a assassiné des Palestiniens, à bout portant, quand sa vie n’était pas en danger, ou qu’il l’a fait par télécommande, ou depuis un avion ou un drone. Mais c’est une partie du problème. Notre compréhension est captive d’un langage censuré rétroactivement qui déforme la réalité. Dans notre langage, les juifs sont assassinés parce qu’ils sont juifs, et les Palestiniens trouvent leur mort et leur détresse, parce ce que c’est probablement ce qu’ils cherchent.

Notre vision du monde est façonnée par la trahison constante par les médias israéliens de leur devoir de rapporter les évènements, ou leur manque de capacité technique et émotionnelle à contenir tous les détails de la guerre mondiale que nous sommes en train de conduire afin de préserver notre supériorité sur le territoire entre le fleuve et la mer.

Même ce journal n’a pas les ressources économiques pour employer 10 journalistes et remplir 20 pages d’articles sur toutes les attaques en période d’escalade et toutes les attaques de l’occupation en période de calme, depuis les fusillades lors de la construction d’une route qui détruit un village jusqu’à la légalisation d’un avant-poste colonial et à un million d’autres agressions. Chaque jour. Les exemples pris au hasard que nous arrivons à rapporter ne représentent qu’une goutte dans l’océan, et ils n’ont aucun impact sur la compréhension de la situation par la grande majorité des Israéliens.

 

 

Le but de cette guerre unilatérale est de forcer les Palestiniens à renoncer à leurs exigences nationales dans leur patrie. Netanyahu veut l’escalade parce que jusqu’à maintenant, l’expérience a prouvé que les périodes de calme après le bain de sang ne nous ramènent pas à la ligne de départ, mais plutôt rabaissent à un niveau toujours plus bas le système politique palestinien, et ajoutent aux privilèges des juifs dans un Grand Israël.

Les privilèges sont le principal facteur qui déforme notre compréhension et notre réalité, en nous aveuglant. À cause d’eux, nous échouons à comprendre que même avec une direction faible, « présente-absente », le peuple palestinien, dispersé dans ses réserves indiennes, n’abandonnera pas, et qu’il continuera de puiser la force nécessaire pour résister à notre maîtrise malveillante.

 

[1] - Amira Hass (עמירה הס), née en 1956 à Jérusalem, est une journaliste et auteur israélienne, surtout connue pour ses colonnes dans le quotidien Ha’aretz. Elle est particulièrement connue parce qu’elle vit en Cisjordanie après avoir habité à Gaza et qu’elle rapporte les événements du conflit israélo-palestinien depuis les territoires palestiniens.

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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 13:52

 

La culture intensive de l’authentique

Ou

Ce désir qu’on dit malsain

(Georges Michel)

 

France Télévisions peut parfois nous étonner. Deux émissions, de styles très différents, programmées durant le week-end dernier, ont fait, d’une certaine manière, l’apologie de l’identité. On pourrait, d’ailleurs, s’étonner que les défenseurs du grand amalgame mondialiste n’aient pas réagi. Il n’est pas trop tard.

 

Vanuatu

 

« Thalassa », tout d’abord, nous a invités vendredi à un voyage au bout du monde, plus précisément au Vanuatu, micro-État archipel de moins de 300.000 habitants, situé dans l’Océanie et autrefois appelé les Nouvelles-Hébrides. Le titre de ce numéro : « Vanuatu, l’Océanie authentique ».

 Un reportage nous a notamment présenté un jeune artiste qui fait vivre la tradition du dessin sur le sable en transmettant ce savoir ancestral aux enfants de l’école du village. Et le commentateur d’expliquer que ce dessin sur le sable est une partie de l’identité du Vanuatu, un savoir ancestral. Effectivement, en dessinant des figures dans le sable, Marcel, c’est le nom du jeune artiste, raconte des histoires plus ou moins légendaires, enracinées dans le passé collectif de ce peuple. Pour oser une comparaison audacieuse, c’est comme si la maîtresse, pardon, le professeur des écoles, de l’école Angela-Davis d’Aubervilliers enseignait l’histoire de France et de nos rois en faisant jouer les gamins à la marelle dans la cour de la récré. Vous voyez le truc ?

Pris sans doute dans cette fascination bien légitime de la culture de l’authentique, pour reprendre l’expression de Pagnol dans Jean de Florette, notre journaliste de « Thalassa » s’est osé à ce commentaire qui devrait faire hurler, par les temps qui courent, nos bonnes âmes mondialistes. Je cite : « Quand le Vanuatu s’ouvre au monde, c’est toute son identité qui vacille. Marcel, lui, résiste. L’ouverture ne fera pas table rase du passé. » Ce commentaire se passe de commentaire…

 

Vanuatu

Anne Sinclair

 

Et puis, dans un genre plus sophistiqué, dimanche soir, Laurent Delahousse nous a présenté, dans son émission « Un jour, un destin », la vie d’Anne Sinclair, désormais figure de vitrail de la gauche médiatique. Et de mettre la deuxième couche identitaire ! En effet, un aspect particulièrement intéressant de sa personnalité a été mis en avant : l’attachement d’Anne Sinclair à son identité communautaire. Une de ses amies nous explique clairement, si j’ose dire, qu’Anne Sinclair n’aurait pas pu épouser un non-juif. Ivan Levaï, son premier mari, raconte même que c’est grâce à elle qu’il est revenu au judaïsme. Tout ceci est éminemment légitime et honorable. Maintenant, imaginons que, par exemple, Nadine Morano, dans un moment d’intimité télévisuelle chez Ruquier, ait confié qu’elle n’imaginait pas qu’un de ses enfants puisse épouser une personne non catholique et ne justifiant pas de huit quartiers lorrains dans son arbre généalogique. Imaginez un seul instant…

 

Anne Sinclair - Pierre Nora - Yvan Levaï - Dominique Strauss-Kahn

 

France Télévisions devrait tout de même faire attention. La culture intensive de l’authentique pourrait donner des idées malsaines au peuple qui comprend tout de travers. La culture de l’authentique, ce n’est pas pour tout le monde.

 

Les vertus du terroir

 

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