22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 22:47

 

Percy Sledge - When a man loves a woman

1966

Calvin Lewis & Andrew Wright

 

Il y a des jours où l’on maudit le ciel de ne pas nous épargner une telle nouvelle. Le Crabe venait de frapper une fois encore en jetant son dévolu sur l’un des plus grands chanteurs de Soul que la musique américaine nous ait permis d’entendre. Quand on est comme moi un auditeur assidu des nuits animées par Georges Lang sur RTL, il est impossible de ne pas en être ému.

Comment pourrait-il en être autrement face à la disparition de l’interprète d’un des slows les plus langoureux de l’histoire de la musique. Il est vrai qu’il est question ici, d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre … Quoi que !

 

Percy Sledge - 1966 - When a man loves a woman

 

Percy Sledge, puisque c’est de lui dont il s’agit,  aura fait sa carrière sur une seule et unique chanson : « When a man Loves a woman ». Comme souvent, voire toujours, il y a une petite histoire derrière chaque classique. Notre inoubliable ami, donc, est né en Alabama en 1941, et a longtemps officié dans les champs de coton ; ces endroits emblématiques où tant autres avant lui ont chanté à gorge déployée, juste histoire de se donner du cœur au ventre.

C’est en 1965, dans un coin perdu, que son chemin croise celui d’une formation de rhythm and blues interprétant des reprises. Un soir, le chanteur de « The esquires » fait faux bond et c’est Percy Sledge qui le remplacera au pied levé. Est-ce un manque de chance ou une bénédiction, toujours est-il que ce fameux soir notre séducteur, tentant d’oublier un énième chagrin d’amour dans l’alcool, s’avèrera être rond comme une queue de pelle. A sa demande, ses accompagnateurs improviseront une grille d’accords sur laquelle il improvisera à son tour. Le titre de la chanson : « Why did you leave me ? ».

 

Percy Sledge accompagné par le jeune Jimi Hendrix

 

Pour la maigre assistance, dont Quin Ivy (disc-jockey,  compositeur et producteur de disques), il s’agit là d’un tube en puissance. Aussitôt dit, ils prendront la direction du studio où l’improvisation en question prendra le titre de « When a man loves a woman ». Ce diamant musical est d’une si belle facture que le label Atlantic s’en empare illico pour le transformer en numéro un des ventes de disques dans tous les USA.

Le plus fameux de l’histoire, c’est qu’entre-temps, saisi par on ne sait quel élan de générosité, Percy Sledge a cédé les droits de la pépite à ses accompagnateurs du moment ; lesquels deviendront bientôt millionnaires à sa place. Comme on le sait, la foudre ne tombe que rarement deux fois au même endroit. Alors, ne retrouvant jamais la formule magique de jadis, il poursuivra malgré tout son petit bonhomme de chemin en démontrant à tous, qu’il serait à jamais une voix de l’époque où la musique noire américaine tutoyait les anges.   

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