1 octobre 2015 4 01 /10 /octobre /2015 17:00

 

La cécité d’un gros balourd

Ou

Le pragmatisme façon Poutine

(Ronald Zonca)

 

 

En peu de mots, Vladimir Poutine a réussi (sans jamais les nommer) à désigner les responsables du chaos en Europe et au Moyen-Orient, et rappeler des principes de droit international.

Pour sa part, Barack Obama a sorti son Colt en déclarant qu’il possédait la plus forte armée du monde. Nous apprécions ce langage tout en finesse et diplomatie digne d’un gangster de Chicago à la belle époque. L’ONU est un lieu pour résoudre pacifiquement les conflits et non pour menacer les États qui refuseraient l’hégémonie américaine. Que le président américain puisse le faire ouvertement montre combien les fondements de cette institution ont été dévoyés.

Le discours du président russe était exempt de menace et c’est sans doute ce qui contribua à son succès. Une puissance qui ne menace pas les autres pays nous permet de comprendre les applaudissements des chefs d’État en fin de discours.

Ces États ont bien noté que les forces conventionnelles armées américaines sont structurées pour être projetées et, de ce fait, n’importe quel pays est sous la menace des États-Unis. Rappelons que l’armée russe, quant à elle, est structurée pour défendre son territoire national et non pour intervenir dans le monde entier.

 

B. Obama, F. Hollande et L. Fabius face à V. Poutine

 

En vedette américaine, nous avons eu droit à François Hollande. Nous ne savons comment interpréter sa prestation. Il est comme un écolier qui a manqué les cours précédents et doit masquer son ignorance. Il a continué à demander le départ de Bachar el-Assad comme il y a deux ans sans se rendre compte que la situation avait changé et que les positions du grand frère avaient évolué.

Son discours était un prodige de cécité diplomatique agrémenté d’un entêtement d’âne. Le bon point, c’est qu’il est plus modéré que son ministre des Affaires étrangères : il ne réclame pas la tête du président syrien. Bien évidemment, devant la médiocrité de l’intervention de son président, Laurent Fabius a tenu à faire entendre sa voix après coup. Il a incriminé la Russie sur ses positions et lui a demandé des actes concrets contre l’État islamique et non du vent médiatique. Les États-Unis apprécieront sans doute cette requête, eux qui souhaitent garder la main sur le contrôle des opérations militaires en Syrie.

Fabius devrait être satisfait car Vladimir Poutine a ordonné des frappes aériennes. Notons que la Russie intervient à la demande de la Syrie, respectant ainsi le droit international. Notre diplomate, lui, s’est permis de substituer au droit international le concept de « légitime défense ». Laurent Fabius a sans doute été contaminé par le virus de l’exceptionnalisme américain.

L’Assemblée générale de l’ONU nous a permis de constater que nombre de pays sont attachés à leur souveraineté et souhaitent un monde multipolaire. Vladimir Poutine en fait partie. Un monde d’États souverains liés par des intérêts réciproques et où les ingérences extérieures seraient bannies. Un monde où l’ONU jouerait son rôle de médiation dans les conflits et non celui de soutien à l’hégémonie américaine…

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commentaires

F
Et quand on veut tuer son chien, on dit qu'il la rage. On prétend que les bombardements russes ont visé des opposants à Assad et non des site de Daesh. Ceci dit, j'ajoute aussitôt que, si c'est vrai, Pourine nous aura bien eus !
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W
Encore un petit effort Florentin. Qui sont les opposants armés à Bachal el Assad sur le terrain ? :O))