14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 00:44

 

John Mayer - Paradise Valley

(2013)
 

John-Mayer --- --- 2013 --- 00 Paradise vallée --- Cover.jpg

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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 23:11

 

Toute la musique qu'on aime

Elle vient de là, elle vient du Blues

 

Lorsque l’on descend chez Dédé, c’est avant tout pour faire le plein. Le plein de quoi, me direz-vous ? Le plein de bonne musique pardi ! Mais aussi de conseils et d’anecdotes. Du haut de ses 78 ans, l’ami Dédé tient boutique à Saint-Ouen. Le personnage est à la fois pittoresque et chaleureux mais surtout, loin d’être un simple tiroir-caisse, il n’hésite pas à tailler le bout de gras avec le premier curieux venu.

De sa jeunesse des faubourgs il a gardé l’accent qui le rend sympathique et accueillant. Mais c’est sa passion pour le Blues, qu’il dit avoir découvert un soir d’infortune dans un bar du Havre, qui me le rend plus attachant encore.

 

Ana Popovic - 2013 - Can you stand the heat - 00 - Cover

- 2013 - Can you stand the heat - Mo' better love

Je me souviens de ma première visite dans sa boutique. A l’époque, ce n’était pas vraiment un magasin de disques comme on peut les voir aujourd’hui. Cela tenait plus du petit entrepôt que du disquaire classique. Ici pas de rayon bien ordonné où s’affiche la musique par genres et ordre alphabétique mais, un amoncellement de cartons, de caisses et d’étagères semblant vouloir crouler sous le poids de la musique « Made in america ».

Difficile de s’y retrouver pour le profane mais, après avoir fréquenté le personnage, la vérité nous était révélée. Pour Dédé, le Blues était une affaire de style. De style et d’histoires, précisait-il avec l’œil malicieux de ceux qui en connaissent un rayon sur le sujet. Faisant face à sa modeste boutique, il me disait, « Tu vois là-bas, c’est le Mississippi, tu sens son lourd parfum de sueur qui imprègne tout le Delta ? Respire, c’est ça le Blues de John Lee Hooker et de Muddy Waters ». Puis dans un sursaut géographique, il désignait un endroit un peu plus sur la droite et me parlait de Chicago et de la fée électricité, de l’exode rural et de la grande dépression, puis vint le tour de la Louisiane et de Baton Rouge, ville chère au cœur de Slim Harpo, du St-Louis de Lightnin' Slim et des vaudevilles de Memphis. J’avais devant moi, en plein cœur de Saint-Ouen, tout le Blues de l’Amérique et je m’en accommodais fort bien.

 

Larry Garner - 2012 - Blues for sale - 00 - Cover

Larry Garner - 2012 - Blues for sale - Rebound

Un jour où je m’étonnais de ne pas voir le Blues occuper la place qu’il mériterait auprès du grand public, Dédé m’avoua un brin philosophe « mais Gamin, le Blues a la bonne place, c’est toi qui ne le vois pas ». J’étais surpris, comment pouvait-il penser une chose pareille. Quelques temps plus tard, j’ai lu un article dont le sujet était, « Un artiste peut-il exister sans la radio et la télévision ? »  Je me suis souvenu alors de ce qu’il m’avait dit et j’ai aussitôt fait le rapprochement. En restant à la place qui était la sienne, loin des modes préfabriquées, le Blues avait su préserver son essence et éviter  le formatage rendu obligatoire pour le passage à la télévision.

Je ne sais pas si toutes les belles histoires qu’il nous raconte sont bien réelles, si les santiags qu’il porte si fièrement sont vraiment un cadeau de son ami, aujourd’hui disparu, Calvin Russell, si un jour il a vraiment bu un verre avec les frères Vaughan dans un bar de Dallas. Mais au fond qu’importe, la virée en sa compagnie est  toujours un plaisir. Et comme il le dit lui-même, la clope au bec et le regard rieur « The Blues it’s my life and tomorow is another day ».

 

Mungo Jerry - 1970 - In the summertime - 00 - Cover

Mungo Jerry - 1970 - In the summertime - In the summertime

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 19:17

 

Entre souvenir et modernité

Un petit tour chez mon disquaire pour me rendre compte de la diversité des sorties d’albums de ce début d’année. Je remarque une profusion de compilations qui font le bonheur d’acheteurs plutôt jeunes et, à ma grande surprise, le rayon classique très monopolisé. Parmi les nouveautés quelques-unes ont retenu mon attention.

Avec « Ménilmontant », « Gypsy swing » et « Feelings » c’est le vintage qui est mis à l’honneur. Nous voilà en présence de trois petites pépites qui, par ce temps plutôt frisquet, nous réchauffent le cœur. 

 

Menilmontant - 2013 - Menilmontant - Cover

Menilmontant - 2013 - Menilmontant

 

Ménilmontant nous entraine dans le répertoire de l’entre-deux guerres jusqu’aux débuts des années 60. On y redécouvre douze trésors de la chanson française interprétés en polyphonie par cinq voix très chaleureuses. Loin d’être une imitation de leurs célèbres créateurs, des morceaux comme « Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux », « La mer » ou « Jolie Môme » entre autres, trouvent ici un traitement à la fois moderne et dynamique qui donne à ce premier album un coté fort séduisant. Certains d’entre vous, réfractaires aux chansons d’antan hésiteront. C’est à regretter car, loin d’être rébarbatif notre patrimoine musical regorge de chansons au parfum de joie et de nostalgie revigorantes.

 

Various Artists - 2013 - Gypsy swing - Cover

Various Artists - 2013 - Gypsy swing

 

 Gypsy swing, au titre si évocateur, est à lui seul une introduction formidable au swing manouche de Django Reinhardt. On y retrouve toute la joie d’un swing moderne interprété par la fine fleur du genre. Dès la première écoute c’est la vie qui l’emporte. C’est à mon avis le disque idéal pour chasser au loin toute la tristesse de cet hiver qui n’en finit plus.

 

Vigon Bamy Jay - 2013 - Feelings - Cover

Vigon Bamy Jay - 2013 - Feelings

 

Amateurs de rhythm’n’blues, c’est le disque à ne pas manquer en ce début d’année. En France, ils ne sont pas nombreux à pouvoir brandir fièrement l’étendard de la « Soul revival ». Alors, lorsque deux figures historiques du genre décident de remettre le couvert en compagnie d’un troisième larron pour raviver le feu sacré de la musique de l’âme, nous sommes nombreux à applaudir des deux mains.

Après avoir lancé la carrière de Jay Kani avec « Graines de star », la télévision a remis en avant celle de ses deux ainés. Indispensable doublure vocale de Johnny Hallyday durant trente ans, Erick Bamy est repassé de l’ombre à la lumière en scotchant le jury de l’émission « Mon incroyable talent ». Il y a quelques mois, c’était au tour de Vigon, revenu d’un long exil marocain, de démontrer aux millions de téléspectateurs de « The voice » que sa diabolique énergie était toujours aussi percutante.

Parfait dosage d’âpreté et de douceur, de swing millésimé et de groove d’aujourd’hui, cette combinaison de voix, complices et chaleureuses, a trouvé ses marques au premier claquement de doigts. Loin de se contenter de revisiter les classiques du genre, notre trio magique tente le pari insensé de teinter le répertoire de la chanson française aux couleurs de Memphis et de Détroit. Le résultat je vous l’assure est bluffant, et l’on se prend à espérer que nos amis n’en restent pas là. Ce « Soul train » est sur de bons rails et il ne tient qu’à vous de monter à bord.

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