7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 18:15

 

Quand la musique est bonne

Ou

Nos derniers achats

 

     A la moindre occasion on s’entend dire que le monde du disque est en crise. Certains artistes, relayés par les médias, s’alarment, à juste titre d’ailleurs, du manque à gagner engendré par  le piratage et la diffusion gratuite de la musique sur internet. Cependant, combien d’entre eux sont prêts à se remettre en question et à reconnaitre la piètre qualité du fruit de leur travail. 

 

Beth Hart & Joe Bonamassa - 2011 - Ne pas expliquer

Beth Hart & Joe Bonamassa - 2011 - Don't explain

Buddy Guy - 2008 - Passer profonde

Buddy Guy - 2008 - Skin deep

 

     Le monde a changé, et le matraquage à la radio de certains chanteurs ne suffit plus à leur assurer la vente de leurs albums. Les maisons de disques, bien souvent aveuglées par l’appât du gain, n’ont pas été en reste et ont mis sur le marché des albums dont l’intérêt se résumait parfois en un seul ou deux morceaux. L’achat d’un disque est un investissement et personne ne peut faire le reproche à quiconque d’y regarder à deux fois avant de franchir le pas.

 

Donald Fagen - 2012 - condos Sunken

Donald Fagen - 2012 - Sunken condos

Francis Cabrel - 2012 - Vise le ciel ou Bob Dylan revisité

Francis Cabrel - 2012 - Vise le ciel ou Bob Dylan revisité

 

     Auditeur assidu des « nocturnes » et des « sagas » de Georges Lang sur RTL, j’ai fait, à de nombreuses reprises, connaissance avec des artistes  dont il était question nulle part ailleurs. L’ami Georges, qui maitrise remarquablement son sujet, n’hésite pas à offrir à son public un aperçu de la musique qu’il aime. Il nous présente, nous fait écouter, mais surtout il n'a rien à nous vendre. C’est un peu le pote qui vous dirait « Ecoute un peu ça, tu vas craquer ». Nouveautés ou disques anciens, là n’est pas la question. On aime ou on n’aime pas point barre.

 

Led Zeppelin - 1971 - Led Zeppelin IV

Led Zeppelin - 1971 - Led Zeppelin IV

Mark Knopfler - 2012 - Corso - Couverture

Mark Knopfler - 2012 - Privateering

 

     J’achète des disques, mais je ne me précipite pas dès la sortie du dernier CD des artistes que j’aime. Avec le temps, les goûts changent et parfois on découvre des artistes sur le tard. Qu’importe au fond, ce qui prime c’est le plaisir que l’on prend à les écouter. Les Stones, Led Zeppelin, Bob Dylan, Springsteen etc. sont toujours là et ce n’est pas par hasard, mais pourquoi faudrait-il nier que certains de leurs albums n’étaient pas à la hauteur de leur talent. Faites-vous plaisir Messieurs-dames, mais surtout donnez-nous envie de vous écouter.

 

Robert Cray Band - 20112 - Nothin mais l'amour

Robert Cray Band - 20112 - Nothin but love

Van Morrison - 2012 - Né à chanter, Pas de plan B

Van Morrison - 2012 - Born to sing: No plan B

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 15:06

 

A l'origine du swing.

 

Le jazz est un style, non une composition. N'importe quelle musique peut être interprétée en jazz, du moment que l'on sait s'y prendre. Ce n'est pas ce que vous jouez qui compte mais, la façon dont vous le jouez.

Jelly Roll Morton

 

 

 

Balançoire 01 - Cotton Club

Le Cotton Club

 

Le Jazz qui balance ...

 

Les différents courants de la musique populaire puisent bien souvent leur origine d’un phénomène de société. Ils traduisent de façon artistique le ressenti d'une frange de la population confrontée aux événements.

Parfois simples réponse ou échappatoire, ils sont malheureusement bien souvent de véritables exutoires aux difficultés rencontrées dans la vie quotidienne. Il en va ainsi du blues, du jazz, du rock, du rap etc... Le swing, qui n’est pas vraiment une musique mais plutôt une façon d'interpréter le jazz, c’est-à-dire joué en faisant balancer le rythme, trouve lui aussi son origine dans un des évènements marquants qui a bouleversé le monde.

 

 

Balançoire 02 - Songborn

C. Barnett, T. Dorsey, B. Goodman, L. Armstrong et L. Hampton

 

Balançoire 03 - Interdiction

La prohibition

 

Une Amérique prospère ...

 

La grande guerre a contribué à élargir et à accélérer le processus d'industrialisation de l'Amérique du Nord. Soudés autour d'une origine commune, les Etats-Unis ont su profiter du développement des usines d'armement et de la construction automobile, rapidement reconverties après le conflit dans la fabrication d'objets de confort.

Les bootleggers ont bâti leur empire dans les vapeurs de l'alcool de contrebande, le président Hoover, fraichement élu, exhibe un sourire rassurant, l'économie du pays semble prospère. La population et, plus particulièrement la classe moyenne, adhère aux nombreux biens de consommation, souvent grâce au crédit : automobile, radio, téléphone, appareils électroménagers, prêt-à-porter, nourriture sous emballage.

De nouveaux moyens de communications se développent, sonores et visuels, créant une culture collective. Le cinéma, la Radio mais aussi les quotidiens populaires et les magazines illustrés influencent les comportements. Le cinéma de Hollywood, le jazz et les gratte-ciel, projettent dans le monde entier l’image séduisante d'une société florissante. Les stars de cinéma et les revues de music-hall servent de modèle, les mœurs se libèrent, les orchestres de jazz font danser le charleston, le fox-trot. Les femmes fument, font du sport en public, conduisent des voitures. Oui tout semble aller pour le mieux. Les spéculations financières vont bon trains Et les banquiers se frottent les mains.

 

Balançoire 04 - Limousine Lincoln 1920

Limousine Lincoln 1920

 

Balançoire 05 - Wall Street krach de 1929

Le jeudi noir

 

Le jeudi qui bouleversa l'Amérique ...

 

Mais le 29 octobre 1929, le krach boursier sonne le glas des Années 20 et efface soudain les mirages de « l'American way of life ». Le « jeudi noir » va mettre fin à ces « années folles », et Wall Street va faire passer les États-Unis de l'euphorie à la panique. Quelques hommes d'affaires se défenestrent avec grâce, d'autres tentent de sauver la face.

L'Amérique toute entière découvre soudain le marasme économique et la misère urbaine, que l'on feignait jusqu'alors d’ignorer. Pas moins de douze millions de chômeurs viennent grossir les fichiers d'attente des bureaux d'emploi. Le malaise social est terrible et le monde du spectacle n'échappe pas à la crise.

De profondes mutations vont bouleverser le milieu musical qui, paradoxalement, saura se ressaisir rapidement en profitant des effets pervers de la crise et de l'Amérique meurtrie. Les cabarets exigent des paillettes, du mouvement et du bruit, le public souhaite s'étourdir dans le mirage d'une prospérité d'apparat, dans l'ivresse de la danse et les artifices du luxe pour mieux se bercer d’illusions et tenter d’oublier la récession.

On efface son stress dans une profusion de strass et l’on se joue de l’équilibre en balançant le rythme. Le Swing venait de naître et il permettra à de nombreux musiciens de dévoiler au monde entier toute l'étendue de Leur talent.

 

Balançoire 06 - American way

L'american way of life, une réalité devenue utopie

 

Balançoire 08 - Dépression

Dépression 

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 16:04

 

Lynn Anderson - Rose garden

1971

Joe South

 

Lynn Anderson - 1971 - Rose garden - Cover

 

          « Rose garden » fait partie de ces chansons légères et entrainantes qui vous trottent dans la tête bien longtemps après les avoir écoutées. Je n’ai pas souvenir d’avoir entendu cette chanson lors de sa sortie en 1971 et pourtant, quelques années plus tard, elle m’avait semblé bien familière. C’est en écoutant Georges Lang animer les nocturnes sur RTL que j’en ai saisi la raison. Claude François était passé par là avec son adaptation intitulée « Je te demande pardon ».

           A cette époque les Rolling Stones nous rendaient accrocs au « Brown sugar », Rod Stewart se laissait prendre aux charmes de « Maggie May » et Isaac Hayes nous baladait dans les rues rouges de Harlem en compagnie du « Shaft » de Gordon Parks. Pendant ce temps Lynn Anderson, chanteuse country très médiatique, s’emparait de la chanson de Joe South et en faisait un succès international, trustant sans complexe les charts durant plusieurs semaines.

           Cette bluette sans prétention mais accrocheuse en diable, possède le charme de l’insouciance. Sa mélodie enjouée, en fait un titre idéal pour tracer la route le long des golfes clairs ou pas très clairs, comme le chantait Bashung. Les maisons de disque ne s’y sont pas trompées d’ailleurs,  car on ne compte plus les compilations sur lesquelles elle figure.  

 

Lynn Anderson

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