La légendaire Mustang
Cuvée sportive ou simple Pickett
Flash-back, on regarde en arrière, comme le chantait si bien Louis Chédid. Nous sommes en 1968 et sur le grand écran l’action se déroule : Une Dodge noire déboule à fond de train dans les rues pentues de San Francisco, sur ses talons, une Ford Mustang pilotée par Steve McQueen.
Cela ne vous dit rien ? Non, c’est impossible, vous ne pouvez pas avoir oublié « Bullitt » et ses 9 minutes 42 secondes de poursuite, car ce sont elles qui ont élevé définitivement au rang d’icône le fameux coupé de Détroit : La Mustang GT Fastback Hightland Green.
Bullitt - 1968 - Peter Yates
C’est en 1903 que Henry Ford crée la « Ford Motor Compagny » à Dearborn, à quelques encablures de Détroit dans le Michigan. Des années plus tard, un diplôme d’ingénieur en poche, on voit débarquer chez le constructeur un jeune homme ambitieux avec des idées plein la tête.
Après avoir effectué un bref séjour à la fabrication, Lido Anthony Lee Iaocca, alors âgé de 22ans, rejoint le marketing. Dès lors, Il gravit tous les échelons jusqu’à devenir vice-président de la compagnie en 1960, puis président de 1970 à 1978.
1968 Ford Mustang GT Fastback 390
Dès son arrivée à la tête de la division automobile de Ford, Iacocca organise une gigantesque consultation sur l’évolution du marché américain. Très vite, il va être conscient de la nécessité de satisfaire les attentes d’une jeunesse qui, dans le courant de la décennie, va représenter plus de la moitié des acheteurs potentiels de voitures neuves.
Il sait que l’image de Ford est à revoir complètement et à la fin de l’été 1962, le projet Cougar (dû à Joe Oros et Dave Ash, du studio Ford) fait l’unanimité. Cependant, on lui préfèrera comme patronyme, un symbole d’évasion et de grands espaces, monture des indiens des plaines de l’Ouest : le Mustang.
1968 Ford Mustang GT Fastback 390
Le cahier des charges est clair : La voiture, déclinée en coupé hardtop et en cabriolet, doit peser moins de 2500 livres (1132 kg), mesurer moins de 180 pouces (4,57 m) et coûter moins 2500 dollars. Le 17 avril 1964, lors de la foire internationale de New York et après une campagne de communication sans précédent, Ford gagne son pari haut la main. La Mustang ne coûte que 2368 dollars pour le modèle de base, grâce à de nombreuses pièces empruntées aux modèles bon marché Fairlane et Falcon.
Une des clés de son succès, outre les choix de motorisations offerts dès le début (6 cylindres en ligne, V8 de 4,2 litres ou 4,7 litres), c’est l’imposant catalogue d’options mécaniques ou esthétiques qui vont séduire à la fois la clientèle féminine comme les amateurs de conduite sportive. Un an après sa présentation, plus de 400 000 Mustang sont déjà vendues et le million d’exemplaires est atteint en mars 1966.
1968 Ford Mustang GT Fastback 390
Dès lors, les trois grands constructeurs de l’époque, que sont General Motors, Ford et Chrysler, vont se livrer à une course effrénée à la puissance. On verra alors sortir des chaines de montage, de véritables bolides comme les Chevrolet Camaro ou les Dodge Charger.
Cependant, avec l’adoption des nouvelles lois anti-pollution puis la crise du pétrole de 1973, ils deviendront plus raisonnables en abandonnant les grosses motorisations et en revenant à un gabarit plus proche des modèles de 1964.
Mustang Sally - Wilson Pickett
En 1965, Bonnie « Sir Mack » Rice écrit et enregistre pour Blue Rock, filiale de Mercury basée à Chicago, le single « Mustang Sally ». Un an plus tard Wilson Pickett, son ancien collègue avec Eddie Floyd et Joe Stubbs au sein des Falcons, en livre une version plus musclée pour Atlantic et remporte un énorme succès.
Cette chanson sera reprise par un bon nombre de bluesmen et reviendra même dans les charts en 1991, grâce à une version enregistrée pour le fabuleux film d’Alan Parker « The commitments ».
Andrew Strong - 2013 - The commitments years and beyond
Amateurs de courses poursuites et de bonne musique, les films de Peter Yates et d’Alan Parker doivent nécessairement faire partie des films que vous aurez vus au moins une fois.
Quant à ceux que la Soul et le Rhythm’n’blues ne laissent pas insensibles, je vous invite dès à présent à réécouter « Mustang Sally » par Wilson Pickett et à découvrir le dernier album de Andrew Strong « The commitments years and beyond » sorti en mars 2013.