29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 14:14

 

La légendaire Mustang

Cuvée sportive ou simple Pickett

 

Flash-back, on regarde en arrière, comme le chantait si bien Louis Chédid. Nous sommes en 1968 et sur le grand écran l’action se déroule : Une Dodge noire déboule à fond de train dans les rues pentues de San Francisco, sur ses talons, une Ford Mustang pilotée par Steve McQueen.

Cela ne vous dit rien ? Non, c’est impossible, vous ne pouvez pas avoir oublié « Bullitt » et ses 9 minutes 42 secondes de poursuite, car ce sont elles qui ont élevé définitivement au rang d’icône le fameux coupé de Détroit : La Mustang GT Fastback Hightland Green.

 

Mustang - Peter Yates - Steve McQueen - Bullitt - 1968

Bullitt - 1968 - Peter Yates

C’est en 1903 que Henry Ford crée la « Ford Motor Compagny » à Dearborn, à quelques encablures de Détroit dans le Michigan. Des années plus tard, un diplôme d’ingénieur en poche, on voit débarquer chez le constructeur un jeune homme ambitieux avec des idées plein la tête.

Après avoir effectué un bref séjour à la fabrication, Lido Anthony Lee Iaocca, alors âgé de 22ans, rejoint le marketing. Dès lors, Il gravit tous les échelons jusqu’à devenir vice-président de la compagnie en 1960, puis président de 1970 à 1978.

 

1968 Ford Mustang GT Fastback 390 Bullitt - 03

1968 Ford Mustang GT Fastback 390

Dès son arrivée à la tête de la division automobile de Ford, Iacocca organise une gigantesque consultation sur l’évolution du marché américain. Très vite, il va être conscient de la nécessité de satisfaire les attentes d’une jeunesse qui, dans le courant de la décennie, va représenter plus de la moitié des acheteurs potentiels de voitures neuves.

Il sait que l’image de Ford est à revoir complètement et à la fin de l’été 1962, le projet Cougar (dû à Joe Oros et Dave Ash, du studio Ford) fait l’unanimité. Cependant,  on lui préfèrera comme patronyme, un symbole d’évasion et de grands espaces, monture des indiens des plaines de l’Ouest : le Mustang.

 

1968 Ford Mustang GT Fastback 390 Bullitt - 01

1968 Ford Mustang GT Fastback 390

Le cahier des charges est clair : La voiture, déclinée en coupé hardtop et en cabriolet, doit peser moins de 2500 livres (1132 kg), mesurer moins de 180 pouces (4,57 m) et coûter moins 2500 dollars. Le 17 avril 1964, lors de la foire internationale de New York et après une campagne de communication sans précédent, Ford gagne son pari haut la main. La Mustang ne coûte que 2368 dollars pour le modèle de base, grâce à de nombreuses pièces empruntées aux modèles bon marché Fairlane et Falcon.

Une des clés de son succès, outre les choix de motorisations offerts dès le début (6 cylindres en ligne, V8 de 4,2 litres ou 4,7 litres), c’est l’imposant catalogue d’options mécaniques ou esthétiques qui vont séduire à la fois la clientèle féminine comme les amateurs de conduite sportive. Un an après sa présentation, plus de 400 000 Mustang sont déjà vendues et le million d’exemplaires est atteint en mars 1966.

 

1968 Ford Mustang GT Fastback 390 Bullitt - 02

1968 Ford Mustang GT Fastback 390

Dès lors, les trois grands constructeurs de l’époque, que sont General Motors, Ford et Chrysler, vont se livrer à une course effrénée à la puissance. On verra alors sortir des chaines de montage, de véritables bolides comme les Chevrolet Camaro ou les Dodge Charger.

Cependant, avec l’adoption des nouvelles lois anti-pollution puis la crise du pétrole de 1973, ils deviendront plus raisonnables en abandonnant les grosses motorisations et en revenant à un gabarit plus proche des modèles de 1964.

 

Mustang Sally - Wilson Pickett

Mustang Sally - Wilson Pickett

 

En 1965, Bonnie « Sir Mack » Rice écrit et enregistre pour Blue Rock, filiale de Mercury basée à Chicago, le single « Mustang Sally ». Un an plus tard Wilson Pickett, son ancien collègue avec Eddie Floyd et Joe Stubbs au sein des Falcons, en livre une version plus musclée pour Atlantic et remporte un énorme succès.

Cette chanson sera reprise par un bon nombre de bluesmen et reviendra même dans les charts en 1991, grâce à une version enregistrée pour le fabuleux film d’Alan Parker « The commitments ».

 

Andrew Strong - 2013 - The commitments years and beyond - 0

Andrew Strong - 2013 - The commitments years and beyond

 

Amateurs de courses poursuites et de bonne musique, les films de Peter Yates et d’Alan Parker doivent nécessairement faire partie des films que vous aurez vus au moins une fois.

Quant à ceux que la Soul et le Rhythm’n’blues ne laissent pas insensibles, je vous invite dès à présent à réécouter « Mustang Sally » par Wilson Pickett et à découvrir le dernier album de Andrew Strong « The commitments years and beyond »  sorti en mars 2013.

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 22:15

 

Chapeau Monsieur, chapeau Madame

Ou

La griffe des chapeliers

 

Se couvrir la tête n’a longtemps représenté qu’un geste empreint de symbole ou d’utilité : Rois, Pharaons, Papes ou tout détenteur de pouvoir possédaient des coiffes propres à leur rang. Le casque, par exemple, emblème historique de la tenue militaire, était aussi pour les soldats un outil protecteur.

Au fil des siècles les couvre-chefs se sont diversifiés et ont investi, peu à peu, et surtout à partir du XIXème siècle, le domaine de la mode. S’il continue de nos jours à permettre d’affirmer un rang social ou une appartenance à un clan, il est surtout devenu un accessoire et un moyen de mettre en valeur un visage.

Nous connaissons tous des personnes pour qui le chapeau est une évidence. Pour ma part, compte tenu de ma préférence pour les tenues décontractées, ce sont les casquettes de baseball qui ont ma faveur. Pour « Sally », le choix est plus large : Bibi à plume d’oie, jolie coiffe à voilette ou bien toque de soie ou béret sur la tête, tout lui va.

 

Chapeau borsalino - Alain Delon - Leonardo DiCaprio - Humph

Alain Delon - Leonardo DiCaprio - Humphrey Bogart

Le Borsalino

Chapeau borsalino

Le Borsalino

Il ne s’agit pas du nom d’un modèle, mais de celui d’une marque. Pourtant, célèbre dans le monde entier et à l’instar de « Frigidaire », son nom est utilisé à tort depuis les années 20 pour désigner tous les feutres mous ! Borsalino est une marque déposée, qui doit son nom au chapelier Giuseppe Borsalino qui le fabriqua pour la première fois en 1857. Plusieurs fois lauréats de concours tel que le « Grand prix » de l’exposition de Paris en 1900, il doit surtout sa renommée aux stars qui l’ont porté : Humphrey Bogart, Robert Redford et surtout, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, dans le film éponyme sorti en 1970. Mickaël Jackson et Johnny Depp en autres, ont continués à assoir sa popularité. 

 

Chapeau borsalino - Jean-Paul Belmondo & Alain Delon

Jean-Paul Belmondo & Alain Delon

Le chapeau cloche

Chapeau cloche

Le chapeau cloche

Apparu dans les années 20, il remplace dans la mode féminine les chapeaux volumineux et lourdement ornés. La mode « Garçonne » apparaît, libérant les mouvements de la femme. De forme ronde et rigide, il évolue ensuite vers diverses variantes, plus ou moins allongées, plus ou moins souples, à l’instar de ce modèle porté par Louise Brooks.

 

Chapeau cloche - Louise Brooks

Louise Brooks

Chapeau cloche - Bette Davis - Joan Blondel - Ann Dvorak

Bette Davis - Joan Blondel - Ann Dvorak

Chapeau canotier - Harold Lloyd - Maurice Chevalier - Buste

Harold Lloyd - Maurice Chevalier - Buster Keaton - Gene Kelly

Le canotier

Chapeau canotier

Le canotier

Chapeau d’été par excellence, il fut adopté à la fin du XVIIIème siècle par les adeptes du canotage. D’abord porté par les hommes, il était associé aux guinguettes, notamment grâce au tableau de Renoir « Le déjeuner des canotiers ». Dans les années 30, les femmes l’adoptèrent à leur tour pour pratiquer des activités sportives. Sa popularité doit aussi beaucoup à Maurice Chevalier et à don tube : « Le twist du canotier », en 1962.

 

Chapeau canotier - Fred Astaire

Fred Astaire

Chapeau canotier - Rita Hayworth - James Cagney

Rita Hayworth & James Cagney

Le chapeau melon

Chapeau melon

Le chapeau melon

Apparu pour la première fois sous le Second Empire, sa fabrication fut rendue possible, comme tous les chapeaux rigides, par l’invention du « Conformateur », instrument qui permit de faire du sur-mesure. Le melon est originaire d’Angleterre et doit son nom au chapelier Bowler (Melon en anglais), qui le popularisa. Entre 1890 et 1920, il était un symbole de respectabilité, et se portait de préférence avec un costume trois-pièces et éventuellement une canne.   

 

Chapeau melon - Patrick MacNee

Patrick MacNee

chapeau melon - Clark Gable

Clark Gable

Chapeau melon - Edward G. Robinson - George E. Stone

Edward G. Robinson & George E. Stone

La capeline

Chapeau capeline

La capeline

Probablement l’un des chapeaux les plus répandus ! Du simple chapeau de paille au XVIIIème siècle, il a su évoluer et devenir au XXème siècle, une valeur sûre de l’élégance. Ses larges bords protègent du soleil et des regards, et confère une part de mystère à celle qui le porte. Très photogénique, il fut utilisé dans de nombreux films, notamment en France dans « Les demoiselles de Rochefort », où les sœurs Dorléac en subliment la beauté. Il en existe de multiples versions, plus ou moins rigides, à bords plus ou moins larges.

 

Chapeau capeline - Haudrey Hepburn

Audrey Hepburn

Chapeau capeline - Ava Gardner

Ava Gardner

Chapeau capeline - Hedy Lamarr

Hedy Lamarr

Chapeaux Brigitte Bardot

Brigitte Bardot

Le panama et le béret

Chapeau panama

Le panama

Fabriqué à l’origine en fibre végétale de palmier, le panama est un chapeau très ancien, mais son succès mondial date du début du XXème siècle et de la percée du canal du même nom. Depuis son succès ne s’est jamais démenti, pour atteindre un chiffre record de 5 millions de modèles vendus dans le monde en 1977.

Le béret lui, est une coiffe très ancienne. Il est difficile de dater précisément son origine. Ce qui est certain, c’est que son histoire est liée à celle des Pyrénées, en particulier du Béarn… et nom du pays Basque ! Ce sont néanmoins les basques qui l’ont fait connaître et apprécier du monde entier. Il doit sa popularité en tant qu’accessoire féminin à la sortie du film « Bonnie and Clyde », en 1967.

 

Chapeau béret - Bonnie & Clyde

Faye Dunaway & Warren Beatty

Chapeau béret - Marlène Dietrich - George Raft

Marlène Dietrich & George Raft

Le haut-de-forme

Chapeau haut de forme

Le haut-de-forme

Il fut inventé par les gentilshommes de la campagne qui, grâce à cette calotte de soie haute et à petits bords, augmentèrent la hauteur du chapeau pour s’offrir une protection rudimentaire en cas de chute de cheval. Il devient, au début du XIXème siècle, un symbole de condition sociale : Il indique la richesse et le rang de celui qui le porte. Porté avec la redingote, la jaquette et la lavallière, son usage s’est réduit en même temps que celui de ces vêtements.

 

Chapeau haut de forme - Harry Langdon - Oliver Hardy

Harry Langdon & Oliver Hardy

Chapeau haut de forme - W.C. Fields

W.C. Fields

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 19:17

 

Entre souvenir et modernité

Un petit tour chez mon disquaire pour me rendre compte de la diversité des sorties d’albums de ce début d’année. Je remarque une profusion de compilations qui font le bonheur d’acheteurs plutôt jeunes et, à ma grande surprise, le rayon classique très monopolisé. Parmi les nouveautés quelques-unes ont retenu mon attention.

Avec « Ménilmontant », « Gypsy swing » et « Feelings » c’est le vintage qui est mis à l’honneur. Nous voilà en présence de trois petites pépites qui, par ce temps plutôt frisquet, nous réchauffent le cœur. 

 

Menilmontant - 2013 - Menilmontant - Cover

Menilmontant - 2013 - Menilmontant

 

Ménilmontant nous entraine dans le répertoire de l’entre-deux guerres jusqu’aux débuts des années 60. On y redécouvre douze trésors de la chanson française interprétés en polyphonie par cinq voix très chaleureuses. Loin d’être une imitation de leurs célèbres créateurs, des morceaux comme « Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux », « La mer » ou « Jolie Môme » entre autres, trouvent ici un traitement à la fois moderne et dynamique qui donne à ce premier album un coté fort séduisant. Certains d’entre vous, réfractaires aux chansons d’antan hésiteront. C’est à regretter car, loin d’être rébarbatif notre patrimoine musical regorge de chansons au parfum de joie et de nostalgie revigorantes.

 

Various Artists - 2013 - Gypsy swing - Cover

Various Artists - 2013 - Gypsy swing

 

 Gypsy swing, au titre si évocateur, est à lui seul une introduction formidable au swing manouche de Django Reinhardt. On y retrouve toute la joie d’un swing moderne interprété par la fine fleur du genre. Dès la première écoute c’est la vie qui l’emporte. C’est à mon avis le disque idéal pour chasser au loin toute la tristesse de cet hiver qui n’en finit plus.

 

Vigon Bamy Jay - 2013 - Feelings - Cover

Vigon Bamy Jay - 2013 - Feelings

 

Amateurs de rhythm’n’blues, c’est le disque à ne pas manquer en ce début d’année. En France, ils ne sont pas nombreux à pouvoir brandir fièrement l’étendard de la « Soul revival ». Alors, lorsque deux figures historiques du genre décident de remettre le couvert en compagnie d’un troisième larron pour raviver le feu sacré de la musique de l’âme, nous sommes nombreux à applaudir des deux mains.

Après avoir lancé la carrière de Jay Kani avec « Graines de star », la télévision a remis en avant celle de ses deux ainés. Indispensable doublure vocale de Johnny Hallyday durant trente ans, Erick Bamy est repassé de l’ombre à la lumière en scotchant le jury de l’émission « Mon incroyable talent ». Il y a quelques mois, c’était au tour de Vigon, revenu d’un long exil marocain, de démontrer aux millions de téléspectateurs de « The voice » que sa diabolique énergie était toujours aussi percutante.

Parfait dosage d’âpreté et de douceur, de swing millésimé et de groove d’aujourd’hui, cette combinaison de voix, complices et chaleureuses, a trouvé ses marques au premier claquement de doigts. Loin de se contenter de revisiter les classiques du genre, notre trio magique tente le pari insensé de teinter le répertoire de la chanson française aux couleurs de Memphis et de Détroit. Le résultat je vous l’assure est bluffant, et l’on se prend à espérer que nos amis n’en restent pas là. Ce « Soul train » est sur de bons rails et il ne tient qu’à vous de monter à bord.

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