2 octobre 2015 5 02 /10 /octobre /2015 21:49

 

J’ai entendu une rumeur

Ou

Comme un pet sur une toile cirée

(Yannik Chauvin)

 

Le préambule de la Constitution de 1946 stipule que « tous les citoyens sont égaux devant la loi sans distinction d’origine, de RACE ou de religion ». L’article premier de la Constitution de 1958, qui n’a pas (pas encore) été abrogé, reprend la même formulation. La Déclaration universelle des droits de l’homme, qui est la charte de l’UNESCO, adopte la même rédaction. Si l’on rejette la discrimination entre les races, il est permis d’en déduire qu’on estime qu’elles existent.

Dominique Jamet

 

Claude Bartolone & Nadine Morano

 

Avant même Houellebecq, on connaissait ce mot. Mais jamais, peut-être, son application n’avait été si spectaculaire.

Soumission à ce qu’une mini-frange de la société, une coterie en somme, croit bon de décider pour tous.

Soumission aux codes de langage décrétés dans d’obscures officines parisiennes qui se targuent de faire la pluie et le beau temps dans le comportement des Français.

Soumission à ces ultimatums de la pensée, faute de quoi on se retrouve, au mieux devant la XVIIe chambre, au pire au pilori public, comme une viande à dépecer.

Soumission aux inquisiteurs télévisuels, les Torquemada en peau de lapin, qui se croient tout permis jusqu’au jour où ils plongeront, à leur tour, dans la fosse à purin.

Soumission à cette nouvelle religion voulue et vantée par Peillon, qui ne laisse de place qu’aux panurges lobotomisés et faussement consentants.

Soumission aux blessures et déchirures infligées par ces dizaines d’associations « du bien », anabolisées à l’argent public, qui ne canardent jamais que d’un seul côté.

Soumission aux valeurs de la République. Quelles valeurs ? Quelle République ?

Soumission au triste spectacle de Claude Bartolone qui se permet d’injurier publiquement une femme politique : « C’est la plus stupide qui s’est fait prendre », ose-t-il dire, ce matin, sur RTL. « …qui s’est fait prendre ! », comme si le service du peuple était un jeu de mômes en cour de récré. Ce monsieur a, décidément, une curieuse opinion de la politique.

 

Dieudonné - Zemmour - Onfray - Ménard

 

On nous a bassinés des mois et des mois avec l’esprit du 11 janvier, la défense absolue de la liberté d’expression, on faisait la ronde aux cris de « Mort aux empêcheurs de penser en rond » et « Il est interdit d’interdire de dire ». Pendant des mois, François Hollande et Manuel Valls ont tenu le haut de l’échafaud, ranimant tous les jours la flamme vacillante de cette planche pourrie de leur salut qu’ils croyaient voir dans la mobilisation des Français autour de la fameuse liberté. Puis, il y a eu Dieudonné, puis Zemmour, puis Onfray, puis Ménard, autant de coups de canif dans cette barbe à papa gluante que l’on voulait nous faire prendre pour un pacte de sang.

Aujourd’hui, il y a Nadine Morano, et personne pour la défendre. Y compris dans son propre camp, qui la regarde en se bouchant le nez : « Oh, ma chère, rendez-vous compte : elle a dit « race » ! Mais c’est interdit, voyons ! »

Tonnerre de Brest, gens de la droite, réveillez-vous ! Arrêtez la soumission aux mots d’ordre venus d’ailleurs. Ouvrez les yeux. Et voilà que l’homme au Karcher s’y met, lui aussi. Des excuses par Nadine Morano ? Mais s’excuser de quoi ? Où est le crime, la faute, en dehors de ne pas marcher dans les sentiers mal battus. « Non, les brav’s gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux… » La voici, la faute de dame Morano, chantée par Brassens il y a un demi-siècle : c’est l’insoumission.

Je n’ai jamais été Charlie, la tartufferie n’étant pas mon fort.

 

Mais aujourd’hui, bon sang, je suis Nadine.

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2015 4 01 /10 /octobre /2015 17:00

 

La cécité d’un gros balourd

Ou

Le pragmatisme façon Poutine

(Ronald Zonca)

 

 

En peu de mots, Vladimir Poutine a réussi (sans jamais les nommer) à désigner les responsables du chaos en Europe et au Moyen-Orient, et rappeler des principes de droit international.

Pour sa part, Barack Obama a sorti son Colt en déclarant qu’il possédait la plus forte armée du monde. Nous apprécions ce langage tout en finesse et diplomatie digne d’un gangster de Chicago à la belle époque. L’ONU est un lieu pour résoudre pacifiquement les conflits et non pour menacer les États qui refuseraient l’hégémonie américaine. Que le président américain puisse le faire ouvertement montre combien les fondements de cette institution ont été dévoyés.

Le discours du président russe était exempt de menace et c’est sans doute ce qui contribua à son succès. Une puissance qui ne menace pas les autres pays nous permet de comprendre les applaudissements des chefs d’État en fin de discours.

Ces États ont bien noté que les forces conventionnelles armées américaines sont structurées pour être projetées et, de ce fait, n’importe quel pays est sous la menace des États-Unis. Rappelons que l’armée russe, quant à elle, est structurée pour défendre son territoire national et non pour intervenir dans le monde entier.

 

B. Obama, F. Hollande et L. Fabius face à V. Poutine

 

En vedette américaine, nous avons eu droit à François Hollande. Nous ne savons comment interpréter sa prestation. Il est comme un écolier qui a manqué les cours précédents et doit masquer son ignorance. Il a continué à demander le départ de Bachar el-Assad comme il y a deux ans sans se rendre compte que la situation avait changé et que les positions du grand frère avaient évolué.

Son discours était un prodige de cécité diplomatique agrémenté d’un entêtement d’âne. Le bon point, c’est qu’il est plus modéré que son ministre des Affaires étrangères : il ne réclame pas la tête du président syrien. Bien évidemment, devant la médiocrité de l’intervention de son président, Laurent Fabius a tenu à faire entendre sa voix après coup. Il a incriminé la Russie sur ses positions et lui a demandé des actes concrets contre l’État islamique et non du vent médiatique. Les États-Unis apprécieront sans doute cette requête, eux qui souhaitent garder la main sur le contrôle des opérations militaires en Syrie.

Fabius devrait être satisfait car Vladimir Poutine a ordonné des frappes aériennes. Notons que la Russie intervient à la demande de la Syrie, respectant ainsi le droit international. Notre diplomate, lui, s’est permis de substituer au droit international le concept de « légitime défense ». Laurent Fabius a sans doute été contaminé par le virus de l’exceptionnalisme américain.

L’Assemblée générale de l’ONU nous a permis de constater que nombre de pays sont attachés à leur souveraineté et souhaitent un monde multipolaire. Vladimir Poutine en fait partie. Un monde d’États souverains liés par des intérêts réciproques et où les ingérences extérieures seraient bannies. Un monde où l’ONU jouerait son rôle de médiation dans les conflits et non celui de soutien à l’hégémonie américaine…

Partager cet article
Repost0
19 septembre 2015 6 19 /09 /septembre /2015 16:30

 

LNLMLEVDBB

Ou

Les lettres HEV

(Nicolas Gauthier)

 

Décidément, à l’Éducation nationale, il y aurait comme du rétropédalage dans l’air. Cher lecteur, n’y voyez pas malice. « Rétro » ne veut pas forcément dire « réac » ; quant aux pédales, n’y songez même pas, c’est interdit par la loi.

Hier, Marie Delarue, mon aimée consœur, a fort bien résumé le nouveau barème de notation de nos chères petites têtes plus ou moins blondes. De zéro à vingt autrefois ou de un à cinq désormais ? De cinq à sept pour un François s’en allant bousculer les jupons à Julie ; pardon, « de » Julie, rue du Cirque ?

Vous vous égarez, car pas du tout. À en croire Najat Vallaud-Belkacem, madame « le » ministre de l’Éducation nationale, une dictée laïque, gratuite et obligatoire serait désormais à l’ordre du jour. En effet, sachant que près d’un tiers de nos jeunes élèves débarque en sixième sans bien savoir comment lire, écrire et compter, ce ne serait effectivement pas du luxe.

Pareillement, l’enseignement de l’histoire serait aussi remis à l’honneur ; et de manière chronologique, il va de soi. Avec nos défunts rois, c’était plus simple : ils étaient numérotés. Pour le reste, ce sera certes plus compliqué. Mais tant qu’on apprendra que la Seconde Guerre mondiale a succédé à la Première du nom et qu’avant, il y eut celle de 1870, tous les espoirs sont permis.

 

La dictée citoyenne et quotidienne

 

En revanche, ce retour à la dictée quotidienne… Là où l’on sent que le système est à bout de souffle, c’est qu’il allume de pathétiques contre-feux, juste histoire d’éviter que l’on souffle, c’est le cas de le dire, sur des braises ne demandant qu’à se transformer en incendie.

« La gauche a perdu le combat des idées », assurait il y a peu Manuel Valls. Il est vrai que sur les polémiques concernant l’Éducation nationale, la droite serait plutôt en pointe, même si ses hérauts (Natacha Polony, Michel Onfray, Régis Debray ou Jean-Paul Brighelli) tendraient plutôt à venir de la gauche que de la droite. Bref, où sont les Éric Zemmour de gauche ? Nulle part !

Après, ces dictées… « GPTOPIDQKC », comme lorsque nous rigolions sous cape devant bonnes sœurs à l’humeur généralement saumâtre ou profs laïcards assez peu économes d’huile de coude et de coups de badine ? Voyons un peu ce à quoi pourraient ressembler ces prochaines dictées citoyennes : « LOL. Je Kif trop Kevin. BOGOSS !!! » Ou : « Zoubida ? MDR Nik son boul !!! » « Charlie ? T’es ouffff de ta reum, bouffon… Dieudo c’est de la balle !!!! »

Plus que jamais, voilà que se confirme l’adage voulant que si le pouvoir gouverne mal, tente-t-il au moins de bien se défendre. Ce qui vaut actuellement pour l’Éducation nationale. Dans l’état où elle se trouve, espérons au moins qu’elle fasse un beau cadavre et que ses futurs élèves apprennent à bien compter les jours qu'il lui reste.

 

Jean-Paul Brighelli - Natacha Polony - Régis Debray - Michel Onfray

Partager cet article
Repost0