Une idylle sibérienne
Ou
Le casse-croûte ajourné
Il était une fois un tigre peureux qui devint copain avec un bouc audacieux. Une histoire d’amitié impossible ? Pas en Russie !
Selon le programme d’élevage en captivité du parc safari du kraï du Primorié, en Extrême-Orient russe, les tigres de l’Amour chassent deux fois par semaine des proies vivantes, généralement des chèvres et des lapins. Mais, voici qu’un matin, Amour, un jeune tigre, n’a pas eu envie de dévorer le bouc qui devait lui servir de déjeuner et a préféré le laisser vagabonder à ses côtés. « Amour sait pourtant chasser et a dévoré en trois ans beaucoup de lapins et de chèvres », indique un communiqué sur le site du parc safari.
Audacieux, le bouc, à qui personne n’avait appris à se méfier des tigres, s’est tout naturellement installé dans l’abri d’Amour. Baptisé Timour par les employés du parc, il dort depuis le 22 novembre à la place du tigre, condamné à dormir sur le toit de son propre abri.
Amour et Timour passent désormais leurs journées ensemble et se promènent côte à côte dans le même enclos. Les employés du parc nourrissent tous les jours le tigre avec de la viande, du saumon et des lapins, ainsi que le bouc avec du foin et du blé. « Amour ne voit pas Timour comme une proie et tente de l’ignorer », concluent les employés du parc safari dans le communiqué.
Seule note discordante dans cette union parfaite, le tigre est fiancé et dans les jours qui viennent, une belle tigresse Oussouri, viendra aménager leur nid familial. Est-ce la fin de l'amitié ou bien le début d'un ménage à trois?
Le tigre de l'Amour est une espèce en voie de disparition. Selon les résultats préliminaires d'un recensement des tigres réalisé en 2015 par le Fonds mondial pour la nature (WWF), il reste environ 540 félins à l'état sauvage en Russie, le seul pays du monde où le nombre de tigres était en hausse dans la seconde moitié du XXe siècle et reste stable depuis ces dix dernières années.